Une initiative de
Jordi Galí et Vania Vaneau

Avec Vania Vaneau et Jordi Galí, Alix de Morant, Charlotte Imbault, Wilson Le Personnic, Marie Pons  (co-auteurs)
Collaborateurs Emma Merabet, Jérémy Damian  (en cours)
Coordination Isabelle Drubigny
Graphisme Sandra Pasini

 

Réunis en tant que chorégraphes au sein d’Arrangement Provisoire, plateforme chorégraphique dont nous sommes tous deux, Vania Vaneau et Jordi Galí, à la codirection depuis 2012, nous souhaitons aujourd’hui questionner les axes forts qui parcourent nos démarches artistiques respectives. Nous voulons examiner leurs racines communes à l’aune des correspondances qu’elles tissent avec d’autres domaines de savoirs, d’autres savoir-faire, et en dialogue avec la pensée et la pratique d’autres artistes, théoricien·nes de la danse ou chercheur·es.

Nos gestes chorégraphiques surgissent du frottement entre corps et matière(s). Nos démarches cultivent le rapport aux lois physiques, au vivant et à l’inerte. Elles se situent aux limites de la connaissance scientifique, entre théories quantiques et spiritualité, et des savoir-faire qui naissent de son côtoiement direct. Savoir empirique et expérimental, le chorégraphique – art du faire, du geste, du temps et de l’espace – est aussi ce médium qui permet de révéler par le corps, par la présence des interprètes et leurs rapports avec les éléments scénographiques, une réverbération du vivant sensible et de l’inanimé.

Corpo Mundo – pour corps et matière monde – est une tentative esthétique de compréhension de notre environnement, par l’exploration d’écritures diverses qui interrogent l’expérience chorégraphique. Dans nos œuvres, nous sondons les flux dynamiques, et partant du postulat que le corps agit et réagit toujours en continuité avec ce qui nous entoure, nous l’envisageons dans un entremêlement d’influences réciproques. Tout est mouvement en nous et à l’entour, de la particule quantique à l’Univers. Dès lors, quels outils pouvons-nous faire émerger au travers de la création chorégraphique pour faire apparaître les courants kinésiques qui animent et réaniment le monde ? Dans quelle mesure la relation au paysage, la fabrication d’artefacts, le soin que nous portons aux êtres (humains et non-humains) peuvent être considérés comme des expressions différentes d’une seule et même tentative ? Nous voulons rendre perceptible par l’expérience incarnée ce dialogue des énergies qui font que le monde devient monde en permanence.